Le territoire intelligent ne se réduit pas à une « smart city »
Smart grid, smart city … ces vocables tendent à ne montrer que l’aspect numérique de l’évolution des territoires.
Une étude récente replace l’usager au centre de la question.
De la Smart city au territoire d’intelligence(s), avril 2017
M. Luc Belot, député, a été chargé par le Premier ministre, d’une mission sur la ville intelligente (« smart city ») et les opportunités qu’elle peut apporter aux services publics ainsi qu’aux entreprises. Pour que les « smart cities » se développent au profit de tous, l’auteur estime qu’il faut réaffirmer le rôle des collectivités territoriales comme tiers de confiance, garantes de l’égalité et créatrices de lien social. Plusieurs mesures sont proposées dans ce rapport : doter les établissements publics de coopération intercommunal (EPCI) d’une compétence sur la donnée, qui sera le socle de la smart city ; redonner une compétence économique aux EPCI pour leur permettre d’accompagner les innovations territoriales ; réduire le risque juridique de la commande publique ; favoriser les mutualisations entre collectivités et enfin, multiplier les formations pour que l’ensemble des décisions qui entourent la numérisation des services publics locaux puissent être prises de manière éclairée. Au-delà de ces recommandations techniques, il s’agit pour l’auteur de replacer l’usager au cœur de la stratégie publique, de chercher à répondre à ses besoins, et de concentrer les efforts à la mise en place d’une « expérience utilisateur riche, positive et inclusive.
Les petites villes aussi
L’étude « Smart city versus stupid village ? »
Conduite par Cédric Crépeaux pour la Caisse des Dépôts en partenariat avec deux associations d’élus (APVF et ADCF) et publiée en décembre 2016, cette enquête quantitative et qualitative réalisée auprès d’un échantillon représentatif d’une centaine de collectivités en France dresser un panorama des besoins et initiatives locales lancés par de « petites villes », c’est-à-dire les villes-centres d’une intercommunalité et comptant entre 8 000 et 25 000 habitants.
Extrait :
Le concept de smart city est-il uniquement réservé aux métropoles ou aux grandes villes ? Les plus petits territoires ne peuvent-ils pas, eux aussi, prendre part à ce mouvement ? Décryptage des enjeux des solutions « smart » pour les territoires périurbains et ruraux. La révolution numérique est à l’œuvre, et impacte toutes les collectivités françaises, petites et grandes, urbaines et rurales. Habitants et touristes connectés, entreprises et partenaires avec des besoins de connectivité,…le numérique n’est plus un choix mais s’impose aux collectivités car leurs usagers sont déjà entrés dans « l’ère numérique ».
Les grandes agglomérations et métropoles se sont d’ores et déjà saisies du numérique pour optimiser leurs services : lieux d’innovation, nouvelles mobilités, éclairage intelligent, gestion innovante de l’eau et des déchets, …. Qu’en est-il pour les (plus) petites communes ? Si leurs élus et décideurs ont conscience que le numérique peut aider à améliorer la gestion des services et à renforcer l’attractivité du territoire, ils ignorent encore souvent de quelle manière et pointent notamment des carences en termes de sensibilisation, ingénierie et financement.…/… « En parallèle, l’approche commerciale des industriels de la « smart city » cible encore aujourd’hui en priorité les grandes villes voire les villes moyennes, avec des marchés estimés plus accessibles et une rentabilité espérée plus grande »